J’ai emprunté ce livre à la bibliothèque. En le lisant, j’ai pris conscience qu’il ne s’agissait pas d’un ouvrage que l’on peut lire d’une manière désinvolte et abandonner sans réfléchir. J’ai donc décidé de le commander dans une librairie pour le relire sérieusement.
La façon dont on découvre un ouvrage de fiction religieuse dépend du point de vue que l’on a de la religion. J’essaye de lire ce genre de livres dès que j’en ai l’occasion. Certains d’entre eux sont si ennuyeux qu’ils m’exaspèrent rapidement. Il est, en particulier, difficile de distinguer les parties qui relèvent de la fiction dans les livres se rapportant à Jésus ou au Vatican, parce que Jésus et le Vatican sont enveloppés de mystère. Mais ce peut être aussi la partie intéressante de ces romans. (Le livre concerné aborde à la fois l’histoire de Jésus et l’histoire du Vatican.) En conséquence, les lecteurs qui s’y intéressent, le plaisir est double. Quant à ceux qui le trouvent ennuyeux, il peut s’avérer l’être deux fois plus. En ce qui me concerne, le plaisir fut doublé.
L’auteur déclare qu’il a été baptisé chrétien à la naissance et élevé dans une famille catholique. Il a étudié la théologie protestante et la théologie catholique au Japon et aux États-Unis. Il est marié à une allemande et père d’une fille. Il vit actuellement en Allemagne et se consacre à l’écriture et aux recherches théologiques. Il est titulaire d’un doctorat en théologie. Il est évident qu’à partir de ce livre, excepté pour les parties clairement fictives, l’auteur a de solides connaissances de l’histoire chrétienne. Il écrit, par exemple, que l’image cruelle et détestée de la croix, a été convertie en une image adorable de douceur. Il explique que les légendes et les miracles tels que le « rêve de Constantin » ou de la « Vraie Croix » furent acceptés comme des faits historiques par les peuples en général, et que cela a joué un rôle important dans cette conversion, ce qui est indéniable.
L’auteur a une interprétation personnelle de l’épisode du jardin de Gethsémani concernant le fait que les disciples s’étaient endormis. Je ne peux contester la thèse qu’il soutient, mais je ne peux davantage affirmer qu’elle est vraie. Quoi qu’il en soit, l’interprétation de ce point de vue fait partie des clefs que l’auteur utilise pour comprendre la signification de la croix.
L’objectif essentiel de ce livre est de susciter le débat ou de sévères critiques à l’encontre du christianisme qui est fondé sur la « doctrine de la rédemption » offerte par la croix. Étant donné que l’hypothèse exprimée est ingénieusement présentée et ce, dans un style propre à un roman fictif mystérieux, elle pourrait troubler certains chrétiens naïfs.